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Blizzard – la Galerie du “Bip”

Samedi et dimanche 7/8 novembre, nous n’avons pas résisté à l’appel du Blizzard. Objectif : explorer le départ entrevu cet été au début de la Galerie Ronflante. Vu le soleil radieux, nous en profitons encore pour casser une croûte sur la butte en face de l’entrée.

Blizz 7

On avait déjà opté pour une stratégie à deux équipes : l’une part devant équiper, pendant que l’autre suit en topographiant directement. Florian et Sabrina partent équiper pendant qu’Amandine et Miguel suivent avec la topo. Comme l’équipe de pointe bute rapidement sur une escalade à équiper, l’autre en profite pour explo-topographier une galerie partant vers le bas. Celle-ci nous mène, après un court crapahutage et un petit ressaut étroit, dans une salle terminale où un filet d’eau se perd dans le comblement encore non dégagé. Amandine repère une chauve-souris en hibernation dans la salle – la première hibernante observée aussi haut dans le Lapi di Bou. D’après ce qu’on a pu voir, elle ressemble à un Murin à moustaches/de Brandt. Par opposition à la Galerie Ronflante et à la Galerie du « Bip », nous l’appellerons la Galerie Silencieuse.

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En revenant à la bifurcation, nous levons la topo de la galerie montante en cours d’équipement. Elle sera baptisée Galerie du « Bip » en raison d’un phénomène sonore assez particulier dû à une goutte tombant à intervalles réguliers sur une écaille de concrétion et produisant un « Bip » rappelant les sons produits par moult appareils électroniques. Cette belle galerie phréatique, parcourue par un fort courant d’air, se plante lamentablement dans un comblement.

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Les kilos d’argile embarqués, notamment dans les instruments, ne facilitent pas la remontée du premier puits rencontré (sans nom, tellement il est ignoble). Les deux brosses laissées peu après sont d’autant plus appréciées, et permettent de remonter normalement le reste des puits.

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Sortie vers minuit et demi et retour au cabanon,

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où nous dégustons encore un risotto avant de rejoindre nos sacs de couchage.

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Le matin, nous avons droit à un épisode assez singulier, que nous espérons même unique. En voici la transcription la plus fidèle possible des principaux moments forts :

Jean-Maurice Luyet entre en trombe dans le cabanon, et me lance, furax :
– Qu’est-ce que vous foutez là ? !
– Vous allez foutre le camp d’ici tout de suite !
– Vous avez la clé ?
– Tu t’appelles comment ?
– Tu veux pas me donner ton nom ?
– T’est pas suisse ?
– Tu viens du Maroc ?
– Ça va pas se passer comme ça !
Je lui réponds qu’on est arrivés là vers 3 heures du matin, qu’on ne pouvait donc pas aller chez lui, qu’on a un arrangement avec le KWS pour ces cas-là et qu’il n’a qu’à s’adresser au KWS pour se faire expliquer tout ça.

Après avoir rapporté l’épisode susdit à l’employé de KWS à la station de Gsteig, celui-ci rigole et me dit :
– Ach ja, der Herr hat manchmal nicht alle Tassen im Schrank ! Er will nur dass sie bei ihm übernachten.
Je ne suis donc pas le seul à connaître l’oiseau. Déjà rassurant. Notre interlocuteur de KWS finira par confirmer à Luyet ce que je lui avais dit.

Les photos sont de Florian, hormis la photo de ciel bleu, qui est de Sabrina.

 

PS: j’allais presque oublier: le Blizzard dépasse désormais les 2 km de développement!

 

 

 

 

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