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Spéléo Club de la Vallée de Joux
Lama faire de l’explo au Moussu !!!

Les week-ends du 11 et du 18 octobre 2008, nous nous sommes retrouvés aux Rochers de Nayes pour poursuivre l’explo dans le gouffre “Le Beau Moussu”. Bien nous en a pris, car “l’été indien” a fait briller le soleil sur les karsts!!!

 

Beaucoup d’objectifs nous y attendaient:

-terminer l’équipement “hors crue” du P60

-la topo du réseau atteint précédemment par “les vires du P60”;

-la désobstruction du passage dans ce même réseau;

-la topo du réseau de galeries phréatiques découvert sous “la trémille de -200”

-réaliser la potentielle jonction entre le réseau “du puits du clown” (par les vires du P60) et la voie par la trémille.

et

-poursuivre l’exploration dans la faille, vers l’aval!

 

Nous avions donc, au vu de la foultitude d’objectifs, agendé ces deux week-end consécutifs de façon à s’assurer une belle avance avant la saison froide, glaciale, de l’hiver – avec en prime, cadeau, la désalpe de nos bons amis camelidés de Sonchaux, les beaux lamas du Jeannot pour le vendredi!!!

 

Lamaventure:

C’est donc avec encore la sensation d’un lama sur l’épaule que nous nous retrouvons, Manu, Julien et Arno, aux chalet du club de Nayes pour un Rösti du samedi matin dans les règles! Amandine ne tarde pas à nous rejoindre avec, elle aussi, son lâma sur le dos… et dans les pattes!

Cette dernière trouve un équipe en train de lézarder son rösti au soleil devant le chalet aux alentours de 14h00. Apparemment, cette posture n’a su que lui inspirer une forme de débacle de matos pas prêt, de départ tardif et.. d’expédition compromise.. La suituation est en fait moins désespérée. En effet, nous n’attendons que la recharge du deuxième accu du perfo pour nous mettre en route!

Vers 16h00 nous voici à l’entrée du gouffre et, une petite heure ou deux après, à la base du P 60 (vers -170). Déballage des kits faisant, nous réalisons avoir oublié le crayon topo à l’entrée.. ouups! Pas de topo cette fois-ci, mais nous avons heureusement largement de quoi nous occuper. Nous décidons, Julien et moi, de descendre par la trémille vers la zone de pointe et d’en remonter la perfo et le matériel nécessaire plus haut, et pour l’équipement du P60, et pour faire les quelques tirs nécessaires pour ouvrir le passage vers la jonction.

De retour à la base du P60 – non sans avoir jeté une orbite écarquillée en direction de la suite, dans les tréfonds de la faille – nous retrouvons Dine et le Manu en bien petite forme, un peu couleur lingettes, humides. Amandine semble effectivement avoir un lama dans le ventre et nos compères se sont donc déjà décidés à ne pas tarder à remonter, mais en plantant quand-même un fractionnement supplémentaire dans le P60.

Nous restons donc, Julien et moi, un lama sur l’épaule, pour tenter d’abattre un de nos objectifs: dégager ce bloc du fonds du puits du clown, et tenter la jonction! Hardi petit, nous nous mettons en route, atteignons sans souci ledit bloc, déballons perfo, accus, mèches, tapis, … pour enfin réaliser qu’un des accus n’a pas l’âme à fonctionner :-/ grr.. comment ce fait-ce? M’enfin.. c’est vraiment pas de bol. Ouarf, nous percons tout de même un trou sur 12 volts au lieu de 24, cela prend une bonne demie-heure, faisons un tir timide et sans effet, frappons le bloc de moulte coups de massette, chargognons, tordons le burin et, enfin, nous remettons cet ouvrage à la prochaine expé et entamons la remontée.

Quid de nos déceptions, le landemain s’offre à nous comme LE parfait dimanche matin. Manu est aux petits soins, le déjeuner attend, le café chauffe et les descriptions du fonds du trou vont bon train. Nous grifonnons nos croquis dans le carnet de bord du chalet et atteignons, par ces exercices intenses de visualisations complexes, des visions concordantes de la zone du fonds!

 

Vagalama:

Yihou! Une chtite semaine s’est écoulée, les lamas sont parqués en plaine, nos courbatures ont disparu, Julien propose un Papet au Poraux “du chalet” vendredi soir et se sent motivé pour une belle expé samedi. La décision est prise, nous monterons vendredi à 15h00! Manu a répondu au téléphone qu’il ferait un détour poétique par Prat-Pong pour avant de nous rejoindre à pinces le vendredi pour l’heure du souper. Philippe, Jean et Amandine ont décidé de prolonger leur week-end jusqu’au lundi et, donc, de monter le samedi pour aller sous-terre dimanche!

Il doit donc y avoir deux équipes ce week-end. De quoi faire évoluer de manière significative le tracé de ce Beau Moussu !!!

Au final, nous trouvons le Manu dans le train de 16h15… surprise!

Amandine est déclarée malade, au bord de l’agonie, mais nous, nous semblons en plutôt bonne forme, d’autant plus que la météo est excellente! Nous pouvons d’ores et déjà nous préparer à une descente en trio le landemain matin!

Tout semble aller pour le mieux, nous profitons d’une fin de journée paisible, Julien s’adonne à la préparation d’un succulent Papet, un verre ou deux de bon rouge là-dessus et le tour est joué! Pourtant, Manuel n’est pas dans son assiette, il semble voir dans la composition du week-end – une équipe du samedi et une équipe du dimanche – un signe avant-coureur de quelque chose.. “..c’est le week-end où TOUT ce décide, hein?”. Son esprit génial brasse les idées et les possibles à la tonne et le Manu en est un brin désorienté.. Cela cache quelque chose, mais je me refuse à le voir: Manu a besoin d’autre chose que d’aller pousser la pointe au fonds du Moussu, c’est pourtant simple. Lui-même, ne parvient pas à exprimer cette évidence avant le landemain devant l’entrée du gouffre.
Après les libations de rigueur, nous allons de concert nous coucher tôt. Le Manu nous impose les infos de 23h00 sur la rsr.. protestations dans les rangs.. ce qui ouvre des débats sans réponse au sujet de “la crise”, de “la confiance du peuple”, des courses automobiles ou que sais-je encore.. Puis, c’est ce qu’attendait sans rien dire de nous offrir notre asticot de Manu-chef d’orchestre, s’en suit un fabuleux concert: Astor Piazzola nous berce dans ce chalet d’alpage isolé, accompagne nos rêves éveillés, .. c’est grand. Merci Manu!

Le landemain, c’est réveil en douceur, bon ptit’ déj’, caféS. Sans nous presser, mais sans se recoucher non-plus, nous tendons gentiment l’élastique invisible qui nous relie aux mystères du Moussu. Julien conte ses rêves érotiques de la nuit; pour ma part, j’évoque le sentiment de bien être que j’ai vécu la veille avec Piazzola… Il est 10h00, Manu est de retour au chalet. En effet, l’asticot s’est levé à l’aube et est monté seul sur la crête pour se mettre des horizons lointains dans les mirettes. Il doit se sentir un peu à l’étroit avec ces deux énergumènes qui “profitent de l’instant au chalet” sans vraiment chercher plus loin ce qui pourrait, moyennant coup de pied au cul, certainement les faire vibrer encore plus, ou mieux… qui sait?

Pour moi, c’est clair, Manu est décidé quelque part, mais je ne connais – ou ne veux pas connaître sa réponse. Toujours est-il que le voilà nous accompagnant jusqu’à l’entrée, comme pour se laisser toujours une chance d’aller ici, ou là. Il faut beaucoup de force, dans ce genre de situation – lorsque l’on ne se sent pas de plonger sous terre, mais que l’on est devant l’entrée avec une équipe qui n’attend que ça – pour parvenir à s’écouter et, non pas reculer, mais faire un pas dans sa direction à soi. C’est ce que ce grand Homme-Borrua a su faire.

Tout est possiblement bon a prendre (apprendre) sous terre. Nos “échecs” répétés du week-end dernier se sont exprimés positivement, nous offrant l’opportunité d’un peu d’humilité à l’heure de percer de nos corps les mystères utérins du Beau Moussu!

C’est ainsi, ou presque, que Julien et moi avons reçu, cadeau, une expé en “binôme”. Cette fois-ci, motive, crayon-topo, accus, perfo, … tout est au rendez-vous. Nous cartographions la branche “du Clown” jusqu’au bloc coincé, que nous faisons disparaître dans la foulée d’un coup de cartouche magique et concrétisons la jonction avec la branche “de la trémille” juste une vingtaine de mètre plus bas. La suite dans la faille est évidente dans nos esprits, moins d’ailleurs que dans le réel.. la faille se ressère et il faut se faufiler en hauteur pour accéder à un mystique “tube phréatique, fendu par la faille”, plongeant sur une dizaine de mètres. Nous poursuivrons ce jour-là l’exploration de trois verticales successives, plongeant au gré de la faille, pour aboutir, à la base d’un beau volume, sur une immense trémille dissimulant impressionnant un siphon!

C’est boucoup boucoup, déjà… ce que nous offre pour cette journée. Nous ne connaissons pas encore la profondeur exacte du gouffre, mais déjà nous savons que le “Beau Moussu” se trouve être un des trous percant le plus profondément les strates noduleuses et sylexifères des Rochers de Nayes!

-280?

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