Spéléo Club de la Vallée de Joux Toujours plus profond !+41(0)78 657 48 39
info@scvj.ch

Spéléo Club de la Vallée de Joux
Perte-gouffre de la Pachamama

Pour continuer la mise à jour topo jurassienne…
ce cher trou trouvé 1 jour après la parution de l’inventaire, en 2002!

pachamama, désob entrée 1

Coordonées

CNS 1241 – 507’830 / 154’500 / 1290 m

Dénivellation: –62 m

Développement: 170 m

Commune: St-Georges, Vaud

Numérotation: 29/8

Situation

Depuis la barrière menant au pré de Rolle, le long de la route de la Glacière de St-Georges, il faut descendre au fond de la combe et passer le muret sur la gauche. L’entrée, bien visible, se trouve juste sur la droite, au fond de la vaste doline protégée par une barrière et un muret.

Historique

L’entrée est connue de longue date comme l’attestaient les nombreux détritus qui encombraient la perte. Une dépollution interclub (SCVJ, Spéléo-club Naye) suivie d’un grand nombre de désobstructions motivées par un petit courant d’air permirent de dégager “Les Portes du Soleil” de sa gangue de glaise.

Parole d’un spéléo, pas très enthousiaste ce jour là: “He bien, c’est pas aujourd’hui qu’on va passer!”  dit-il. Au même moment, je tire quelques caillases de la pointe et découvre, un peu incrédule, la suite du passage libre!

Cela nous permet d’explorer une dizaine de mètres de galeries étroites.

Une deuxième désobstruction ouvrit une conduite forcée très étroite, que l’on passe en vidant l’air des poumons (élargie lors d’un exercice spéléo-secours), qui débouche dans la suite du gouffre.

La totalité de la perte fut explorée l’expédition suivante et la topographie dressée le même jour.

L’élargissement d’une voûte mouillante à –60 m libère encore quelques mètres supplémentaires jusqu’au petit siphon terminal à –62 m, sans pour antant rejoindre le réseau tant convoité (gouffre du Pré de Rolle)!

Participants, un jour ou l’autre, par ordre alphabétique:

Christophe et Sophie Briand, Julien Briand, Arnaud Conne, David Christen, Patrick Durrer, Philippe Fontaine, Gérard Heiss, Denis Meylan, Jérôme Perrin, Amandine Perret. (Pardon si quelqu’un est oublié…!)

pachamama, désob entrée2

Description

La doline sert de perte aux écoulements du Pré de Rolle. Elle se prolonge par une galerie descendante entièrement désobstruée qui débouche, après une étroite faille, dans la “Salle d’Introduction”. Peu avant la faille, un méandre amont (à la droite) est pénétrable sur quelques mètres. Suit un deuxième boyau duquel se dégage une faille impénétrable qui laisse résonner un important débit d’eau lors de crues. Le ramping s’achève dans une belle salle (5×5) dans laquelle quelques escalades ont permit d’explorer de petits amonts sans suites. Une galerie se détache sur la droite pour aboutir, après un ressaut de 1 mètres surplombant une jolie gouille, sur les lèvres d’un magnifique puits de 32 mètres orné d’une belle coulée stalagmitique rouge. On prend alors pied sur des débris de concrétions fracassées gisant sur un vaste ressaut. Une escalade de 6 mètres permet de rejoindre une petite salle basse d’où se détachent deux départs amonts obstruées.

La suite évidente est un puits de 6 mètres où un impressionnant menhir rouge a élu domicile. Un vaste méandre acrobatique (plus aisé en hauteur) précède un dernier puits de 8 mètres; “La Barrière de Corail”… la parois étant incrustée de fossiles de ce végétal.

A la base du puits, un méandre suivit d’une voûte mouillante agrandie débouche sur un axe actif. En amont, une cheminée très étroite et arrosée à été remontée sur 5 mètres. Une étroiture verticale empêche de continuer mais elle semble s’élargir plus haut. En aval, après un coude méandriforme, le ruisseau disparaît dans un sombre siphon minuscule, sans suite apparente… c’est le fond du gouffre à –62 mètres.

Dans la Barrière de Corail, une lucarne à 1 mèrte du sol perce une fine parois pour rejoindre une galerie qui, à droite, se termine rapidement en un boyau impénétrable (jonction auditive et visuelle avec l’aval du “Reviens-y”), alors qu’à gauche, elle se resserre en un méandre très étroit pour jonctionner juste avant le voûte mouillante.

Au milieu du puits s’ouvre une lucarne suivie d’un étroit méandre descendant (galerie du “Reviens-y”). Il s’élargit pour devenir ensuite obstrué quelques mètres plus loin. Une faille à gauche correspond à l’amont de la galerie précitée…

pachamama, première p6

Géologie, hydrologie

Le gouffre se développe au travers des strates inclinées (40°) du Kimméridgien. Il y a des probabilités pour que le siphon terminal soit à l’orée des marnes séparant le Kimméridgien du Séquanien.

Il s’agit d’une des rares pertes actives pénétrables du Jura. Un petit ruisseau parcourt la galerie d’entrée lors de crues pour se perdre juste avant la faille qui précède la “Salle d’Introduction”. On peut entendre un premier ruisseau s’écouler sous l’éboulis d’entrée et un deuxième ,qui semble plus important, après la salle d’Introduction (faille à droite). On peut supposer que le premier rejoint celui sous l’éboulis, qui à son tour alimente celui audible dans la faille quelques mètres plus loin. Peut-être est-ce celui que l’on retrouve à –60 mètres?

D’autres écoulements moins important parcourent le P 32 lors de crues. On en constate les traces en son sommet (petit lac) ainsi qu’au sommet du P 8 (deux belles marmites).

Les fonds de puits forment de beaux lacs lors de crues et il est envisageable que la partie terminale se noie lors de grosses crues.

Ces eaux rejoignent la rivière souterraine de Longirod puis les sources de l’Aubonne et du Toleure.

Fiche d’équipement

P32, P6     50m, 7 am+pl (vire + Y + fractio)

P8            15m, 2 am+pl (Y)

Bibliographie

AUDETAT Maurice, HEISS Gérard, Inventaire spéléologique de la Suisse tome 4, Jura Vaudois partie ouest, Commission de spéléologie de l’Académie suisse des sciences naturelles, La Chaux-de-Fonds, 2002

Coupe:

Very HD Quality here!

Et le plan:

Same same…

Et au fond… il faut creuser!

pachamama_creuse_fond

Laisser un commentaire

Connexion
Recherche
Catégories