Après être montés à ski dans le vallon de La Lé le 22 juin dernier, on laisse nos skis aux deux tiers de la montée aux Pingouins, ce 12 avril 2014, et on termine la montée en bottes à travers le pierrier. Si ça continue à se décaler à cette allure, on finira par fêter Noël le 1er août!
Heureusement, le lac est encore gelé – et même à ras bord, puisqu’il déborde, vu que la conduite principale est en cours de maintenance et que le barragiste ne peut donc pas turbiner.
Dans la grotte, on a commencé par aller voir le bouchon de glace formé fin 2011.
L’accès au puits précédant le bouchon s’est encore un peu rétréci, mais le bouchon lui-même n’a pas bougé. L’eau a quand-même dû passer quelque part.
Deuxième objectif: reprendre la galerie et le labyrinthe au bas de la rampe après le Zéphyromètre, soit avant le bouchon de glace, le but étant de trouver un passage permettant de le shunter. Et là, au fond du premier puits rééquipé, surprise: de belles draperies de glace.
Plus étonnant encore, cette flèche de glace:
Explication: le courant d’air sortant du fond du puits a sublimé le draperie à mi-hauteur (le flux d’air étant freiné à proximité de la paroi – c’est de la physique!), la draperie a été séparée par le milieu, et le poids de la partie inférieure a fait plier cette dernière vers le bas, lui donnant la forme d’une flèche.
On lève encore la topo du “grand puits” au bas de la rampe, avec une jolie petite colonne de glace en “palmier”.
Et comme il n’était pas possible de redescendre samedi soir, on en a profité, dimanche, pour aller voir le Creux des Montons, où de beaux gouffres attendent d’être approfondis. Le but de la montée étant avant tout d’évaluer l’accessibilité en hiver. C’est un peu raide par endroit, mais pas particulièrement exposé, en choisissant bien son itinéraire.
Le Creux des Montons était en revanche complètement plâtré.
On en a donc profité pour monter jusqu’au sommet des Montons, d’où on a une magnifique vue sur le Lapi di Bou et les sommets alentour.
En pique-niquant près du sommet, on a retrouvé le chocard hardi (ou gourmand) qui nous avait déjà sollicités samedi, au pied des Pingouins.
Ah oui, j’oubliais: j’ai pas pu m’empêcher de récolter une momie. D’après sa grande oreille gauche (la droite est repliée, comme le font les chauves-souris de cette espèce lorsqu’elles hibernent ou simplement s’accrochent pour dormir), c’est un oreillard, et d’après la forme de la griffe, c’est très probablement un oreillard brun (Plecotus auritus).
Les photos sont de Manu, Gérard et Miguel