Cette année a été marquée par des circonstances un peu particulières: Vivien ayant choisi d’effectuer une partie de sa thèse sur le Lapi di Bou, il est venu avec ses quatre encadrants de l’ISTerre – Edytem (Pierre, Xavier, Yann et Stéphane) pour récolter des échantillons de sédiments et de concrétions, à des fins de datation. Je les ai donc guidés pendant une bonne partie du camp à travers les diverses cavités à échantillonner.
Après plusieurs semaines durant lesquelles la limite de la neige joue au yoyo entre 1400 et 2800 m d’altitude – et accessoirement avec nos nerfs! – nous trouvons enfin un créneau permettant de remonter au Lapi di Bou dans des conditions acceptables.
Tout d’abord, le Gruyère tectonique n’est point un fromage à base de lait de roche (et même si aucune tentative n’a été réalisée à ce jour à partir de mondmilch, j’ai quelque doutes quant à l’onctuosité d’une telle préparation), mais une zone du Gouffre Cadeau particulièrement fracturée et coïncidant avec son extrémité orientale.
Une fois de plus, nous nous retrouvons dans cette merveilleuse cabane au pied du lapiaz et sur/dans celui-ci – ou inversement.
Cette année, le gouffre Cadeau attisait tous nos espoirs, mais nous réservait une méchante surprise: la bâche ayant été laissée – tout exprès – un peu ouverte pour évaluer la faisabilité d’une expé hivernale (cf. article de mars dernier), une quantité impressionnante de neige a été avalée par le gouffre.
Profitant de l’une des dernières occasions de cette saison pour mettre le nez dehors, et compte tenu de la fermeture de l’ensemble (ou presque) des stations de ski, nous montons en direction du gouffre Cadeau, sur le Lapi di Bou
Initialement partis avec une bonne marge de temps, celle-ci se réduit progressivement suite à divers arrêts sur la route consécutifs à des oublis ou petites fringales, à une épaisseur de neige fraîche nettement supérieure aux attentes, à l’absence de trace (chose relativement rare sur ce massif) et sans doute aussi à un entraînement encore imparfait d’une partie de l’équipe.
Dans le gouffre Cadeau, nous avançons résolument vers l’est et avons déjà dépassé le kilomètre de développement. Dans la grotte des Pingouins, nous déchargeons les deux dataloggers, mais ne parvenons pas à aller beaucoup plus loin […]
Profitant de la petite poudreuse de vendredi dernier et du grand soleil de ce dimanche, nous allons tenter de repérer le gouffre Cadeau et le bivouac aménagé ces dernières années, et évaluer les conditions de dégagement de ceux-ci.
A peu près tout est dans le titre. Nous poursuivons l’explo du gouffre Cadeau, topo à la chevillère comme au bon vieux temps et descendons quelques nouveaux gouffres en cours de prospection ainsi que deux entrées repérées lors de notre dernière prospection.
Samedi, le Gouffre Cadeau confirme son appellation: après avoir terminé un aval inférieur sur trémie dans les marnes, nous trouvons la suite principale en traversant un puits et en suivant le puissant courant d’air venant de l’amont exploré cet été. Seul le devoir – accompli avec toute la rigueur requise – de lever la topo nous retient de pousser plus en avant.
Comme le Lapi di Bou offre toujours de nombreux gouffres prometteur, nous avons, cette année aussi, choisi une série d’objectifs alléchants, en fonction des envies et humeurs de chacune et chacun.
Priorité, bien sûr, au gouffre du Blizzard, supposé jonctionner tôt ou tard avec la grotte des Pingouins. Une première équipe est toutefois ressortie…
Le camp du Lapi di Bou 2018 est encore en cours ce mercredi 8 août, on espère d’autres récits et galeries nettement plus spéléologiques quand le camp sera terminé! Quelques trombines au gîte en attendant…
Pour faire court, nous avons entamé la désobstruction d’un trou souffleur susceptible de nous mener directement dans l’une des branches éloignées du gouffre du Blizzard, exploré quelques belles galeries dans ledit gouffre du Blizzard, visité la grotte de la Givrée, poursuivi l’exploration du gouffre Cadeau alias 119 et relevé quelques capteurs de température.
Pendant que les potes faisaient de belles découvertes au Blizzard et au 119, balade sur le Tsanfleuron
Tout est dans le titre. Ce trou souffleur repéré l’hiver dernier est désormais prêt à passer l’hiver prochain au sec. Ce qui nous permettra de poursuivre sa désobstruction plus tôt dans l’année, sans être gêné par la neige provenant des corniches qui s’y écroulent au printemps et conservée jusqu’en octobre par le courant d’air froid […]
La neige au bas du puits d’entrée ayant fondu, après avoir bâché celui-ci pendant dix ans, nous avons trouvé les restes d’une nouvelle espèce de chauve-souris au fond du puits: ballonus héliumum. De très bon augure pour la suite des explorations!
La neige et le début d’été pourri nous ont joué un sale tour en fermant le gouffre du Blizzard sous une épaisse carapace de neige dure… A tel point que nous avons même envisagé une ouverture à la tronçonneuse! La pluie nous en a finalement empêché. Qu’à cela ne tienne: nous nous sommes alors rabattus […]
Avec la canicule, nous n’avons même pas eu besoin de dégager le gouffre du Blizzard et la grotte de la Givrée de leur habituel névé. Nous avons donc pu attaquer directement et avons eu l’agréable surprise de trouver la Galerie Ronflante (également photo à la une) ainsi nommée non pas à cause d’une fatigue excessive, […]
Malgré la météo maussade, nous poursuivons les explos dans le gouffre Kitkirutsch sous l’oeil attentif du patou dans le gouffre du Blizzard que nous commençons par dégager à la pelle et à la scie et où nous butons sur un siphon bas à -270 dans la grotte de la Givrée, où nous explorons deux galeries […]
Or donc, nous vînmes, nous vîmes et Manu vainquit l’escalade à la Grotte des Montons avec force goujons, après quoi il ne restait plus qu’à explorer ses galeries jusque-là inviolées. En passant, on a aussi ouvert l’accès au Blizzard – avec pelles et scies – et exploré quelques passages plus ou moins vastes dans ledit […]